Le jaune, c’est décidément la couleur que le monde végétal semble nous offrir le plus largement. Il serait ainsi très facile de dénicher une plante de notre environnement qui produise du jaune, alors qu’il faut se tourner vers des espèces bien précises et pas forcement locales pour tirer du bleu ou du rouge. Encore plus si on souhaite une couleur grand teint. Après, comme je ne crois que ce que je vois (ou presque), nous aurons très probablement l’occasion de vérifier tout cela à l’avenir!
Le mois dernier, j’ai ainsi eu la chance de pouvoir récolter des fleurs d’achillée millefeuille sur un site où elle pousse en abondance. J’adore l’odeur de ses fleurs, que je trouve très champêtres, et si j’ajoute ses propriétés médicinales (à ce propos très intéressantes pour nous autres de la gente féminine) à ses propriétés tinctoriales, elle en devient une sorte de plante « super-héroïne » tant elle est parfaite sous tous points de vue.
Quel procédé?
J’ai donc récolté un peu plus de 100g de fleurs, et je les ai laissées sécher deux jours avant de les plonger dans l’eau pour réaliser le bain de teinture.
Toujours pas d’eau de pluie à disposition, mais le récupérateur est commandé, et il ne devrait plus tarder à arriver. Voilà qui devrait optimiser mes résultats à venir, l’eau de pluie étant exempte des composés chimiques, présents dans celle du robinet et susceptibles d’interagir de façon non désirée dans le processus de teinture.
Comme pour le séneçon, je vous ai fait une fiche explicative de ma recette:
Résultat?
Cette fois, le ratio quantité de tissu/quantité de fleurs a été bien plus faible que pour le séneçon, et mon tissu mordancé l’a été avec une concentration beaucoup plus élevée, et pourtant, le résultat est beaucoup plus pâle! Je n’ai pas encore d’explications, mais si vous en avez, n’hésitez pas à m’en parler en commentaire!
Voici une photo des échantillons testés:
Donc, comme vous vous y attendiez depuis le début de l’article, le résultat a été dans le ton jaune. La nuance, cette fois, va vers le beige/crème. Difficile de qualifier cette couleur, tant elle est changeante selon la lumière. Oui, à l’œil nu, donc je ne vous raconte pas avec l’appareil photo! J’ai néanmoins essayé de choisir les photos les plus fidèles possibles…
Une chose est sûre, la laine ne prend pas du tout la couleur de la même façon que le coton! Mordancée de la même façon, le coloris obtenu est d’un jaune beaucoup plus soutenu.
Malgré tout, je trouve le résultat un peu gris… la couleur manque d’éclat. Cela se voit d’autant plus sur la laine. Je me pose la question de l’ébullition lors de la phase de teinture… est-elle vraiment nécessaire? Peut-elle avoir un impact sur la qualité de la couleur? Ou est-ce le mordançage? Ou le nettoyage préliminaire?
Je viens de réaliser de la teinture avec des feuilles de frêne. Je vous en parlerais prochainement, mais le résultat n’a pas du tout été raccord avec mes attentes… En revanche, j’adore la teinte obtenue!