Le mordançage, ça sert à quoi?

En teinture, on parle toujours de mordançage. Mais de quoi s’agit-il au juste?

Les avantages du mordançage.

D’une façon générale, un mordançage bien réalisé permettra de renforcer la solidité des couleurs à la lumière, ainsi qu’au lavage.

C’est à dire que la teinture résistera bien aux lavages successifs, et ne sera pas affadie par l’exposition à la lumière.

Bien entendu, tout étant relatif, le temps fera tout de même son œuvre, comme avec n’importe quelle teinture, qu’elle soit chimique ou naturelle.

Ok, mais c’est quoi?

Le mordançage, c’est l’art de préparer le tissu afin qu’il accroche et fixe le colorant lors de la teinture. En effet, selon la nature du colorant utilisé, ce dernier parviendra plus ou moins facilement à se fixer sur une fibre donnée.

C’est là qu’intervient le mordant, c’est à dire une substance qui permettra de faire la liaison entre les deux.

Alors, c’est de la chimie tout ça?

Hé bien oui! C’est une histoire de molécules! Le mordançage va permettre à des molécules qui n’auraient pu se lier entre elles de le faire quand même. Il servira d’intermédiaire, en quelque sorte. Ainsi, le mordant va se fixer à la fibre, et le colorant va se fixer au mordant. Sans ça, le colorant « glisserait » sur la fibre, et se retrouverait à nouveau dans l’eau dès le premier lavage (pour notre plus grande déception!!).

C’est pour cela qu’en fonction du type de fibre (laine, coton… ), et du type de colorant, il faut choisir le mordant le plus approprié.

Heureusement pour nous, il existe déjà une belle banque de données pour nous aider à trouver le mordant le plus adapté en fonction de la plante à utiliser. Et nous avons également un vaste choix de mordants en teinture naturelle!

Faut-il systématiquement mordancer?

Non, rien ne vous y oblige, mais c’est néanmoins conseillé pour la tenue de la teinture dans le temps.

Après, il existe des colorants dit substantifs, qui par nature se lient très facilement avec la fibre. C’est le cas du curcuma avec les fibres cellulosiques comme le coton, par exemple. Mais là encore, la teinture qui en résulte n’est ensuite pas forcément très solide à la lumière. J’ai prévu de tester le curcuma cet hiver, quand la disponibilité des plantes fraîches sera interrompue. J’essaierais de tester ce paramètre.

Quand réaliser le mordançage?

Le meilleur moment pour le faire, c’est avant la teinture. On plonge alors les fibres humides mordancées dans le bain de teinture. Il s’agit là du cas général. Mais on peut aussi choisir, parfois, de réaliser le mordançage directement dans le bain de teinture. Cela permet un gain de temps, mais empêche de réaliser un nuançage en fin de teinture.

On peut réaliser des quantités mordancées à l’avance, mais il faut s’arranger pour que les fibres restent humides jusqu’à leur teinture.

Mordançage.png

 

Voilà, j’espère vous en avoir appris un peu plus sur le mordançage et son utilité en teinture.

J’ai prévu de vous réaliser prochainement un article sur les différents types de mordants, car le thème est vaste et mérite un article à lui tout seul!

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