Depuis plusieurs années maintenant, je réalise des teintures végétales, mais sur mes cheveux.
Je réalise des mélanges, avec du henné de diverses origines, et d’autres plantes colorantes. Dès mes premiers essais, j’ai compris que la teinture du cheveux était un art délicat, et qu’il était difficile de savoir à l’avance le résultat précis que l’on va obtenir.
Ma couleur naturelle est le blond cendré. J’ai observé mes premiers cheveux blancs à l’âge de 22 ans. En soi, le fait d’avoir des cheveux blancs ne me dérange pas vraiment. Mais ces cheveux blancs ont changé de nature: ils sont plus épais, assez secs et indisciplinés, qui, ajoutés à la teinte poivre et sel, donnaient à la globalité de ma chevelure un aspect « pas net » que je n’aimais pas tellement. D’autant plus qu’ayant le cheveux souple, ma chevelure n’était déjà pas le temple de la discipline…
Étant très portée vers le naturel, et ayant le mauvais souvenir d’un vieux balayage dont les produits m’avaient agressé le cuir chevelu, je me suis donc tournée vers le henné et la coloration végétale. Et j’arbore depuis un châtain auburn, avec quelques variations selon mes expérimentations.
Un jour, j’ai voulu obtenir des reflets violets dans mes cheveux. Après pas mal de recherches, de croisements d’informations, de lecture de témoignages, j’ai décidé de tester la décoction de campêche. Il semblait que celle-ci, additionnée d’alun, donnait une couleur d’un violet pourpre tout à fait enthousiasmant.
Alors me voilà à une faire mon mélange avec ma décoction… dont il m’en reste une belle quantité une fois terminé! C’est alors que j’ai l’idée qui changera tout: je découpe quelques carrés de tissu en coton, et je les plonge dans le reste de ma décoction.
Là où le résultat sur mes cheveux s’est avéré décevant (pour la première fois depuis mes débuts en coloration, j’ai dû faire une deuxième coloration le lendemain car ils étaient beaucoup trop rouges!), le résultat sur le tissu s’est avéré splendide! La couleur était d’un beau mauve profond, plus ou moins intense selon l’échantillon de tissu utilisé.
Je venais de découvrir que non seulement on pouvait obtenir des couleurs très intenses avec des végétaux, d’une nuance vraiment naturelle à laquelle j’étais sensible, et qui pouvait varier, à mélange égal, en fonction du matériau utilisé.
C’est ce résultat qui m’a donné envie d’aller chercher plus loin, d’essayer de comprendre comment extraire la couleur de la plante, comment obtenir le meilleur résultat sur le tissu, et comment fonctionnent entre eux les différents paramètres qui entrent en jeu en teinture.
Finalement, c’est un peu comme avec la teinture des cheveux, et au final, je pense aussi qu’en progressant en teinture textile, je serais encore plus à l’aise en teinture capillaire.
Quant à mes cheveux, après rattrapage et oxydation, j’ai bien constaté des reflets violine dans ma chevelure. Mais je n’aime pas tant que ça, alors je reviendrais à mes premières amours, l’auburn!